Présente Samedi

Auteure
Éveline Soulier partage actuellement son temps entre musique et écriture.
Elle a d’abord été professeure de Lettres/Éducation musicale en collège. Simultanément, et pendant de nombreuses années, elle a exercé la fonction de direction de chœurs en Franche-Comté et en Suisse. Elle s’est ensuite formée à la musicothérapie pour intervenir en EHPAD auprès de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, alliant ainsi son goût pour la musique et son désir de venir en aide à la personne.
Éveline Soulier écrit depuis toujours.
C’est sans doute à travers son expérience de musicienne, de pédagogue et de thérapeute qu’elle puise la force de transcender le réel par l’écriture. Elle prête ainsi sa voix à celles et ceux qui n’ont pas eu forcément l’occasion de se faire entendre ou que l’histoire ne retiendra pas.
Bibliographie : Littérature et poésie
- La voix, un chemin pour rompre l’isolement et changer notre rapport au monde, Éditions Non Verbal /A.M.Bx, 2009.
- Pour un air d’accordéon, Éditions Cabédita, 2018.
- Un chemin de terre et de ciel, Éditions La Nouvelle Pléiade, 2019.
Lumière sur : Pour un air d’accordéon
Genèse du récit :
« Je n’ai pas voulu écrire un roman ou un récit historique. C’est tout simplement l’histoire de deux gamins ordinaires, de simples gens, pris dans la tourmente d’une période difficile (la deuxième guerre mondiale). Je me suis mise à leur écoute et j’ai tenté d’être fidèle à leur parole, tout en essayant de comprendre pourquoi certaines blessures demeurent ouvertes.
Pour l’un, c’est un air d’accordéon qui reste accroché à sa mémoire ; pour l’autre, c’est la mort d’une mère, la pauvreté, l’impossibilité de réaliser son rêve : celui de devenir enseignante.
J’ai travaillé sur plusieurs plans : L’écoute de leur témoignage que je transcris parfois en langage direct, la narration au travers de laquelle, j’essaie de comprendre sans interpréter, sans trahir, mais parfois je suis obligée d’avoir recours à l’imaginaire pour peindre certaines scènes pour lesquelles je ne dispose que de quelques bribes. Le troisième plan est celui du document que je confronte à leur parole (écrits, photos, albums, cahiers d’école, journaux…)
La difficulté de ce travail n’a pas tellement consisté à me documenter, à écouter leurs témoignages, au contraire j’ai eu beaucoup de plaisir à tout cela, mais c’est la force qu’il m’a fallu pour aller au plus près de leur émotion, qui bien sûr avait des répercussions sur la mienne. C’est ce que j’ai voulu mettre ou ne pas mettre d’eux et de moi qui a été difficile. Je m’y suis reprise en plusieurs fois, sur plusieurs années, j’ai été tentée de renoncer, mais j’ai compris que ce récit relevait d’une nécessité et que je ne pourrais pas passer à autre chose tant que je n’aurais pas mis le point final. Ma mère disait toujours : « tout ce qui n’est pas écrit est perdu » »